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Les ateliers de photographies de Tours entre 1865 et 1914

Rassembler une collection de portraits pose aussi la question des photographes. Tourangeau d'adoption, je m'intéresse depuis quelques temps à la photographie tourangelle et à ses ateliers (23 photographes identifiés à ce jour). Une trentaine de clichés m'ont permis d'ébaucher une liste et un court historique de ces photographes qui mériterait un passage aux archives de Tours pour de plus amples informations.
Par ailleurs, ma collection se bornant aux militaires, elle se borne aussi, malgré elle, aux photographes situés près des casernes et ayant jeté leur dévolu sur les conscrits. Il s'agit donc ici de dresser un tableau de la géographie des photographes de Tours.
J'ai ainsi pu identifier trois générations de photographes dont les premiers ateliers s'installent au milieu des années 1860. La première est marquée par Ambroise Duval (1821-1884) installé Rue Buffon puis Rue Royale (l'actuelle Rue nationale), Potier de Baldiwia (1826-1884) près de la Place Jean Jaurès, Antoine Pagliacci (né en 1820), moins connu, actuelle Rue Rouget de Lisle et abriel Blaise (1826-1897) pour lequel je n'ai pas encore de clichés. Ces photographes ont opéré entre 1859 (Glaise) et 1885
La seconde génération est principalement marquée par ceux qui ont repris les ateliers précédents dans les années 1880. Par exemple Phillippe Abel (1838-1929) qui succède à Duval ou Louis Janvier (né 1848) qui succède à Baldiwia. On remarque aussi une augmentation significative du nombre d'ateliers, bien que je ne puisse pas toujours déterminer la date exacte de l'activité. On a par exemple l'atelier d'Edouard Buguet (1840-1890) à qui succède Fernand Larippe (né 1849) au 2 rue de Clocheville, celui de Louis Cormery (1849-1912) rue Bernard Palissy ou encore les ateliers de Constant Peigné (1834-1916) qui illustrent bien ce grand commerce qu'est devenu la photographie sous la IIIe République, alimenté par la conscription de masse.
La troisième génération est celle de la consécration du processus de développement de la photographie dans les années 1890-1900, marqué par les ateliers de Claude Romain (1857-1935) hissant le marché de la photographie au rang de grande entreprise tourangelle.
La dernière génération n'est que la continuation de la troisième avec l'apparition de nouveaux ateliers en périphérie urbaine. C'est le cas des ateliers d'Auguste Charrouin (1877-1918), boulevard Thiers ou celui d'Armel Bonnet ouvert en 1909, Rue des docks.
De nombreux autres photographes comme Gabriel Blaise (1826-1897), Paul Vieux-Rochas (1853-1917), Ferdinand Gandoin (né ca. 1856), Théophile Lorin (1871-1947), Gaston Dagoreau (1872-1939), Léon Poussié (1876-1900), Raphaël Limé dit "Raphaël" (1880-1939), Henri Romain (1890-1915) et bien d'autres viendront bientôt enrichir cette collection.
Source principale : wwww.portraitsepia.fr

Les ateliers d'Ambroise Duval puis Philippe Abel

7 rue Buffon (1866)

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Ambroise Duval (1821-1884) a déjà une longue carrière derrière lui lorsqu'il ouvre son atelier à Tours. Il pratique le Daguerréotype avant 1856 et a exercé à Nantes, Angers, Orléans et Caen. Il entreprend de s'installer à Tours dès juin 1865. L'atelier Rue Buffon ouvre en novembre 1866 et reste actif jusqu'en 1872.


76 rue Royale (1872) - Rue Nationale en 1883

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Ambroise Duval transfert son atelier en mai 1872 où il opère jusqu'en 1883-1884. Il y emploie Philippe Abel dès 1881 à qui il revend ses fonds avant 1883.


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Philippe Abel (1838-1929) Travaille dans l'atelier d'Ambroise Duval puis reprend l'atelier. Il y opère de 1881 à 1883-1884 sous les deux noms, en parallèle avec le 1, Rue de la Préfecture


Les ateliers Baldiwia

15 puis 11 rue du Cimier (1865-1866)

@http:www.francais-en-uniforme.fr Baldiwia (Baldivia, ayant remplacé le V par un W dans les années 1860) exerce de 1860 à 1884 dont l'atelier est repris par Louis Janvier. Il travaille 15 puis 16 rue du Cimier. Le 15 est devenu le 11 suite à une modification de la numérotation des maisons de la rue (avant 1874 ?) La rue du Cimier donnait sur la Rue de la Dolve, devenue en grande partie la rue Victor Hugo en 1884. Elle porte depuis 1965 le nom de rue Simier.
Badiwia avait installé un quiosque dont le nom a évolué en Atelier pour photographie à photographie ou l'inverse.
Peu de temps avant sa mort, il renomme son atelier en Photographie du Nouveau Tours, allusion probable aux importantes transformations du futur quartier Jean Jaurès au début des années 1880.
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@http:www.francais-en-uniforme.fr La veuve Baldiwia a poursuivi l'activité de son mari quelques années comme le montre ce modèle de carton à l'enseigne Photographie du nouveau Tours où sont mentionnés la rue Victor Hugo, renommée ainsi en 1884 et le théatre français, construit la même année. Il est possible que Louis Janvier travaillait déjà pour elle avant de racheter les fonds en 1886.

L'atelier Pagliacci

41 rue des Récollet (1869) puis 26 Rue des Récollets (1876) - Rue Rouget de Lisle en 1885

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Antoine Pagliacci (1820-?) Opère de 1869 à 1876 au 41 puis au 26 jusqu'en 1889.


L'atelier Buget puis Larippe

Rue des fossés Saint-Georges puis 2 rue de Clocheville (1880)

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Edouard Buguet (1840-1890) Opère de 1880 à 1885-1886.

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Fernand Larippe (né 1849). Reprend l'atelier de Buguet et y opère jusqu'en 1907.


L'atelier 39 Rue Saint-Etienne

Jules Penigot

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Jules Penigot (né en 1833) est signalé à cette adresse entre 1863 et 1865 au moins.

39 Rue Saint-Etienne (1880-1886) / 39 rue Bernard Palissy (1886-1888) puis 3 rue de Bordeaux (1888)

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Louis Cormery (1849-1912). Installé 39 rue Saint-Etienne en 1880 mais mentionné parmi les professionnels qu'en 1885. Vers 1886, la rue change de nom pour devenir la Rue Bernard Palissy. En 1888, il s'installe 3 rue de Bordeaux, atelier qu'il n'occupe que quelques mois avant de s'installer à Vouvray.



Les ateliers Peigné

2 Rue de l'Observatoire - Rue Néricault-Destouches (1881)

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Constant Peigné (1834-1916) Opère à cette adresse de 1881 à 1897 date à laquelle il part pour Saint-Nazaire. C'est un des ateliers les plus important de Tours. Reprend l'atelier de Gabriel Blaise, 6 rue de la préfecture et en donne la gestion à Emile Boyer.


6-8 Rue de la Préfecture (?)

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Grande photographie parisienne. Etablissement loué par Constant Peigné puis confié à Emile Boyer en 1892 et y opère jusqu'en 1896 (son nom apparait sous le portrait). Il s'installe ensuite 8 Rue Victor Hugo. En 1899, il a quitté Tours.


Les ateliers Louis Janvier

11 rue du Cimier (1884)

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Louis Janvier (1848-ap. 1917) rachète les fond du 11 rue du Cimier à la veuve Baldiwia. Il tiendra l'atelier jusqu'en 1892.


3 Rue de Bordeaux (1892)

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Louis Janvier (1848-ap. 1917). Tient l'atelier de 1892 à 1894 (il cède ce fond à Ferdinand Gandoin, qui le cèdera à son tour à Léon Poussié avant 1898). Parti en Algérie (probablement après 1894), il revient à Tours en 1906 où il travaille dans l’atelier Théophile Lorin jusqu’en 1908 ou 1909.


Les ateliers de Claude Romain

3 Rue Sainte-Marthe (1896-1897)

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Premier atelier de Claude Romain (1857-1935) où il apparait pour la première en janvier 1896. Il y reste jusqu'en juin 1897.


36 Rue Colbert (1897-1910)

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Second atelier ouvert par Claude Romain en juin 1897 où il opère jusqu'en 1910 (le fond est revendu à Eugène Mamour). Membre reconnu de la communauté des photographes comme en témoignent les médailles reçues lors de concours et sa participation au jury de concours parisien. En 1899, il ouvre un autre atelier 22 rue d'Amboise, adresse qui apparait au revers de ses cartes après 1901. La même année, suite à la médaille reçue à Nice, il fait modifier le revers de ses cartes. En juin 1905 il rachète l'atelier 59 Rue nationale à Gaston Dagoreau, qu'il cèdera à son fils Henri en 1911. Il semble avoir possédé aussi un atelier 62 Rue Victor Hugo, adresse où il apparait en 1912.


Les ateliers d'Adolphe Maupuit

5 Place du Palais de justice (1899-1909)

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Adolphe Maupuit (1872-1959) est connu avant 1899 où il exerce la photographie impasse puis Rue René-de-Prie depuis 1891. Exerce à cette adresse jusqu'en 1909 avant de s'installer 23 Boulevard Heurteloup. Il conserve son atelier place du Palais de Justice avant de céder le fond à Raphaël Limé en 1911.


Les ateliers Charrouin

14-16 Boulevard Thiers (1906-1908)

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Auguste Charrouin (1877-1918) s'installe à Tours en 1901. Il ouvre son atelier à cette adresse en avril 1906 en collaboration avec son frère Pierre et Paul Primault, rejoints en novembre 1906 (ou avant) par Auguste Boidron. Les cartes ne mentionnent qu'Auguste à l'adresse du 16. L'Association est de courte durée puisqu'Auguste la quitte en juillet 1907 et continue d'exercer au 14. Primault et Boidron ouvrent un atelier concurrent au 10 Boulevard Thiers.


L'atelier Bonnet

108 Rue des Docks (1909-1914)

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Armel Bonnet (1877-1951). S'installe 12 rue du canal en 1914.